Entretien
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La demande de numérisation en hausse

15/04/2021

Comment nos membres s'en sortent-ils dans la crise ? Dans les industries créatives, les signes sont numériques.

« La crise crée également des opportunités », a déclaré Sven Cloth, directeur général de Cloth Kreativbureau, dans une interview accordée à AHK debelux il y a un an. L'agence de communication d'Eupen offre son soutien aux entreprises de tous les secteurs, du design d'entreprise classique à la communication sur les médias sociaux et au marketing en ligne et hors ligne. Passé un an de crise, AHK debelux a pris des nouvelles de l’agence pour découvrir quelles étaient les opportunités saisies par celle-ci et comment l’importance de la communication numérique prend de plus en plus d’ampleur.

Comment se porte l'agence de création aujourd'hui, après presque un an de crise ?

Heureusement que nous nous en sommes bien sortis. De nombreuses entreprises ont été mises à l’arrêt lors du confinement il y a un an. Les budgets ont été gelés chez nos clients, les plans également ont été soudainement mis en attente. Nous l'avons évidemment ressenti. Les ventes ont très fortement diminué en mars, avril et mai 2020. Nous étions également inquiets de ne pas avoir assez de travail. Mais nous avons pu nous rattraper en juin et l'année a ensuite évolué de manière très positive. Actuellement, la situation est la suivante : tou.tes les employé.es ont repris le travail et sont pleinement impliqué.es. Nous pouvons constater une situation de commandes similaire à celle de l'année dernière.

Comment avez-vous réussi à le faire ?

Nous avons dû initier une ou deux choses : Nous avons trouvé des solutions dans la situation de crise, mis en place de nouveaux projets pour que les choses puissent continuer. Avec toute l'équipe, nous nous sommes battus pour que les choses restent en mouvement et ne s'arrêtent pas. Nous avons profité des opportunités et avons réussi en ayant fait preuve d'innovation pendant la crise. C’est dans le secteur numérique notamment que nous avons soutenu les entreprises.

Quels étaient les besoins des entreprises ?

La demande pour notre offre numérique a augmenté. Nous avons échappé au licenciement des membres de notre équipe. Du personnel à même été ajouté pour le développement web. Nos clients détaillants qui n'étaient pas encore dans la vente en ligne le sont maintenant. Le secteur des boutiques en ligne occupe toute l'équipe au quotidien de tout en bout : du développement de la page, du système de service après-vente en passant par le marketing.
Nous constatons également une forte demande de communication sur les médias sociaux. Dans certains cas, c'était le seul canal que les entreprises pouvaient utiliser comme plateforme publicitaire. Ici, nous constatons un grand besoin de soutien de la part de nos clients.

Qu’en est-il du marketing à l'avenir ?

Les entreprises s'appuient désormais de plus en plus sur le marketing en ligne, même pour le recrutement. Nous pensons que le passage de l'imprimé au numérique s'est accéléré à cause de la pandémie. La tendance veut qu'il ne soit plus possible de se passer du numérique. Cela restera une préoccupation majeure à l'avenir, c'est certain. En outre, nous ne voulons pas négliger le secteur de l'impression, il devrait être plus présent, en combinaison avec la communication numérique. La réflexion et la gestion cross-média en sont la devise.

Récemment, nous avons conçu de nombreuses campagnes de recrutement pour nos clients et nous avons également remarqué que les entreprises s'appuyaient de plus en plus sur les canaux numériques. Je pense que les entreprises recherchent des profils spécifiques et que, par conséquent, l'annonce imprimée classique à forte déperdition disparaît dans le processus de recrutement. D'autres plateformes, telles que LinkedIn, contribuent déjà à cette évolution.

Actuellement de quoi les entreprises se préoccupent-elles en matière de communication numérique ?

Le marketing en ligne est une question très importante. Comment les entreprises peuvent-elles se restructurer ? Comment dynamiser votre produit ou votre marque en termes de marketing ? Ce sont des questions que les clients nous posent.
Les tirages sont en forte baisse chez les clients. Ils s'appuient davantage sur les newsletters, sur les magazines en ligne, mais aussi sur les médias sociaux - un point très important. Du profil classique Facebook, Instagram ou de Pinterest à LinkedIn, la demande est très forte.
En outre, les outils qui facilitent la communication numérique sont très demandés, surtout à une époque où le contact personnel n'est guère possible. Notre département web optimise actuellement de nombreux sites web de clients avec des calendriers de rendez-vous, des modules de chat et accompagne les entreprises dans la digitalisation.

Cette évolution augmente-t-elle également les exigences envers le Cloth Kreativbureau en tant que prestataire de services ?

Absolument ! Au sein de notre équipe, nous sommes divisés en secteurs numérique et imprimé. Le numérique a demandé une augmentation de personnel. Nous constatons que les exigences sont de plus en plus grandes et que le savoir-faire technique doit être élargi. Pour ce faire, nous continuerons à nous y consacrer à l'avenir avec des spécialistes compétents.

Pensiez-vous que la crise durerait aussi longtemps ?

Qui l'eu cru ? ! Il y a exactement un an, nous pensions que cela durerait deux ou trois mois. Nous sommes maintenant en 2021. En tant qu'agence de publicité, nous avons des clients dans tous les secteurs, de l'industrie aux hôtels et restaurants. C’est attristant de voir que certains - en particulier le secteur de l'événementiel et de l'hospitalité et tous ceux qu'il touche - sont au bord de la faillite. Mais nous en voyons aussi d'autres qui traversent mieux la crise et cherchent à se développer davantage.

Anticipez-vous une baisse de la demande cette année ?

Cela dépend du projet. Les entreprises réduisent leurs dépenses de marketing, mais davantage en termes de quantité que de qualité. Les plans médias, qui s'étalent de janvier à décembre, ne prévoient que deux publicités au lieu de quatre, ou une seule campagne radio au lieu de trois.

Notre département de technologie publicitaire, notamment le département de planification des foires, était très limité. Dans certains cas, on ne pouvait pas du tout réaliser notre travail. Il est ensuite redevenu possible de travailler, mais dans le respect des règles. Actuellement nous nous y mettons à nouveau sans restrictions, sauf pour le secteur de l'événementiel, où malheureusement rien ne peut être entrepris. J'espère qu'il y aura des moments de détente cet été et qu'au moins de petits événements pourront à nouveau avoir lieu pour nous permettre de respirer. Nous avons une entreprise partenaire dans le secteur de l'événementiel, qui est complètement à l'arrêt en ce moment.

En tant qu'entrepreneur, qu’en est-il des décisions sur le long terme en ces temps imprévisibles ?

Il y a toujours un risque, bien sûr. Cela vient avec le fait d'être un entrepreneur. Mais les décisions sont plus difficiles à prendre en ce moment. Vous devez réfléchir et calculer, mieux encore, repenser les décisions. Je dois également assurer la sécurité de l'équipe afin d'éviter toute panique.

Il est important de prendre des dispositions avec les compagnies d'assurance, les banques et les conseillers fiscaux pour les prochaines étapes. Tout est devenu beaucoup plus compliqué et doit être davantage réfléchi. Par conséquent, les décisions sont prises plus lentement. Il y a peu de place pour la spontanéité.

Cela vous limite-t-il, surtout en tant qu'entrepreneur dans le secteur de la création ?

Je pense que, surtout dans l'industrie créative, on ne se laisse pas contraindre si facilement. Bien sûr, il y a des choses qui dépendent des budgets. Lorsque le client réduit ses dépenses à cet effet, nous pouvons donc y passer moins de temps. Mais nous essayons toujours d'apporter notre soutien dans l’avancement du projet du client - dans les bons et les mauvais moments.

L’an dernier vous disiez que les opportunités naissent aussi de la crise. Votre vision a-t-elle changé depuis ?

Bien sûr, la crise crée des opportunités. Elle a également contribué à l'évolution de notre entreprise. Nous avons utilisé le temps de mars à mai, pour mettre en œuvre des améliorations et elles continueront à nous accompagner dans les années à venir. La question s’est porté sur quoi nous appuyer dans cette situation ? Nous avons modifié les structures et les routines quotidiennes et avons également introduit des contrôles de qualité, que nous voulons les maintenir même après la pandémie.

La crise nous a donné le temps de réfléchir et nous avons pu remettre en question certaines choses pour lesquelles nous n'avions jamais eu le temps auparavant. Vous serez demain ce que vous pensez aujourd'hui, alors bien sûr, il y a quelque chose de positif dans cette période.

Que prévoit Cloth Kreativbureau pour 2021 ?

L'année sera probablement très contrastée pour la majorité de nos clients. Ce ne sera pas une année financière normale, nous l’anticipons. Ce n'est pas une bonne année pour prendre des risques. Nous allons essayer de traverser 2021 aussi bien que nous l'avons fait en 2020 et nous concentrer uniquement sur la poursuite de la croissance et de l'expansion dans les années à venir.

La publicité et la communication sont nécessaires, nous sommes fortement sollicités. Nous devons être prudents, mais je ne pense pas que nous aurons des périodes creuses. Par-dessus tout, je continue de penser que c'est une grosse erreur de ne pas profiter des opportunités lorsqu'elles se présentent. La stagnation est toujours mauvaise et être pessimiste est encore pire. Vous ne pouvez pas penser négativement et ensuite en attendre du positif.

Merci beaucoup, M. Cloth, pour cette interview.

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Susann Zuber

Responsable du service
Communication & RP

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