L'économie allemande n'est pas assez renforcée dans le nouvel accord de coalition
Sous le slogan "Responsabilité pour l’Allemagne", la CDU, la CSU et le SPD ont présenté leur accord de coalition le 9 avril. La Chambre allemande de commerce et d'industrie (DIHK) y voit de bonnes approches, mais critique le fait que la future coalition "n’ait pas fait du renforcement de l’économie une référence constante".
"Plus le vent extérieur souffle fort, plus il est urgent que nous unissions nos forces pour faire de notre pays à nouveau une ancre de stabilité", déclare Peter Adrian, président de la DIHK, à propos des résultats des négociations de coalition dans un communiqué de presse.
"Cela nécessite un gouvernement fédéral capable d’agir, et nous sommes heureux de constater qu’il est désormais en place. Dans cette troisième année de récession, il nous faut un tournant audacieux dans la politique économique pour retrouver le chemin de la croissance."
Faire au mieux ensemble
Adrian déplore que les partis "soient tombés d’accord sur de nombreuses bonnes mesures, sans toutefois faire du renforcement de l’économie une véritable priorité". "Nous espérons que l’élan réformateur se traduira davantage dans les actions gouvernementales. Nombre de nos propositions ont été reprises. Il faut maintenant en tirer le meilleur dans l’intérêt général de notre pays, y compris grâce à la coopération entre la politique et les entreprises. Ce n’est qu’à cette condition que l’économie allemande pourra croître suffisamment pour préserver notre prospérité et assumer à l’avenir les énormes dettes supplémentaires en matière de défense et d’infrastructures."
L’accord de coalition contient de bons projets "pour réduire la bureaucratie et développer les infrastructures grâce à des procédures de planification accélérées", poursuit Adrian. "Les réformes du revenu citoyen existant, la flexibilisation de la durée maximale du travail, les allégements des coûts énergétiques et les déductions fiscales spéciales sont également appropriés."
La réforme de l'impôt sur les sociétés en 2028 arrive trop tard
Mais : "L’introduction de la réforme de l’impôt sur les sociétés seulement à partir de 2028 arrive trop tard, surtout avec le maintien de la surtaxe de solidarité", critique le président de la DIHK. Il note également l'absence d’approches durables pour maîtriser l’explosion des coûts et des contributions dans les systèmes de sécurité sociale. Sa conclusion : "Dans l’ensemble, le paquet actuel ne suffit pas pour provoquer un véritable tournant."
Afin d’envoyer un signal clair de changement, le gouvernement doit définir sa trajectoire sur les domaines clés avant les vacances d'été : "Rationaliser la bureaucratie, faciliter l’investissement, réduire les coûts énergétiques et accélérer les procédures d’approbation et de planification – c’est là que doivent être prises les premières mesures efficaces", prévient Adrian. "L’Allemagne ne pourra relever les défis mondiaux que si elle redevient compétitive."
Les entreprises ont besoin de politiques audacieuses qui fournissent enfin des conditions-cadres fiables
La DIHK reconnaît cinq besoins que l'économie allemande doit maintenant satisfaire. Après deux années de baisse du produit intérieur brut, la stagnation ou la récession se profile également à l'horizon 2025. La croissance n'est pas en vue. Au contraire, les coûts élevés de l'énergie, la bureaucratie écrasante, la charge fiscale élevée, la lenteur des procédures d'approbation et la pénurie croissante de main-d'œuvre qualifiée pèsent sur notre compétitivité. Parallèlement, les entreprises ont perdu une grande partie de leur confiance envers la politique ces dernières années. Les conditions-cadres définies par les responsables politiques étaient souvent trop incertaines et imprévisibles.